Ils n’ont souvent qu’un seul ancêtre de couleur, pourtant, ils ne sont pas considérés comme des Blancs et « si les éléments riches sont tolérés du point de vue économique, socialement on préfère les tenir à l’écart » (ibid. Pour Francis Affergan. On a pu voir que, sans doute du fait d’une pratique séculaire de construction de liens sociaux des Békés avec les différentes couches de la population noire et d’un sens pragmatique du marchandage de la paix sociale (liens de proximité liés à la domesticité ou aux affaires, corruptions/clientéliste informel, aides diverses, comme la fondation artistique de Bernard Hayot, laquelle subventionne de nombreux artistes « noirs »), une grande partie des classes sociales locales, issues de l’esclavage ou migrants plus tardifs, acceptent le système tel qu’il est. J’ai cherché du travail dans tous les DOM et j’ai trouvé en Martinique. Comment ça se passait : le gouverneur de l’époque attribuait aux békés, c’était ses amis, une parcelle de terre de cette colline ou de ce morne à une rivière, sans droit ni titre ! D’autre part, hors milieu urbain, un certain nombre de Békés se sont installés en bordure de mer, ils se disent en possession des titres de vente. Notre fils s'est fait tabasser parce qu'il était blanc. Des deux côtés, on sait à quoi on peut s’attendre. » […] Du coup, elle était ma copine, parce que j’étais une Békée et je n’étais pas une Métropolitaine. Je parlais en créole avec ma mère. Le plat traditionnel, c’est quoi ? Bien sûr, on se sent français et tout, mais on est ici depuis des centaines d’années ! Mais pourquoi la Martinique et pas un autre DOM ? On était tous seuls là auprès de la mer. BERNABÉ Jean, CHAMOISEAU Patrick, CONFIANT Raphaël, 1989, Éloge de la Créolité, Paris : Gallimard, Presses Universitaires Créoles. : 69). Mais, tu es un Béké, tu n’as pas à rougir que tu es un Béké : tu n’as coupé le cou à personne, tu n’as volé personne. Et tous les nouveaux maires de l’époque, ce sont des Békés. […] Et puis, si ça existe, il y a eu beaucoup de conflits : je pense que la fille a déjà été déshéritée. Ça a toujours été des combats, des combats pour la liberté des Antillais, des Noirs, pour restituer un petit peu les terres que les Békés ont pris, des combats pour pas mal de trucs : pour notre liberté, pour notre liberté de pensée […]. La question des terres constitue en effet un sujet hautement controversé et un thème majeur notamment pour le MODEMAS, comme nous l’a expliqué Jean-Marie, un militant de base vivant à Paris : Claudine, une militante indépendantiste, a exprimé une idée semblable : Du côté des Békés, Roger de Jaham, ce chef d’entreprise béké qui a tenté le rapprochement en 1998 et qui continue son effort de communication, s’est lancé le défi d’effectuer un recensement exhaustif, commune par commune, pour démontrer que « ceux qui possédaient 98 % des terres et du commerce avant 1848 ne pèsent plus que 5 % de l’économie » [38]. Le madras, c’est le tissu national de l’île : c’est un tissu indien qui vient de la ville de Madras et que les Indiens ont apporté avec eux dans leurs bagages. Ensuite, ils peuvent faire abstraction de ces stéréotypes et interagir en tant qu’individus, ou, lorsque les choses deviennent inconfortables, rebasculer dans des relations fondées sur des stéréotypes (Glazier, 1985 : 2 [36]). » (Bonniol, op.cit. [6] Ce terme est strictement émique, c’est pourquoi j’ai choisi de le mettre entre guillemets. Par la voie du mariage, ils se seraient « plus ou moins agrégés à la société mulâtre ». ), Caribbean Ethnicity Revisited, New York : Gordon and Breach, p. 149-164. Dans son ouvrage très intéressant, Racism : A short History, George M. Fredrickson, historien à l’université de Stanford, note le paradoxe selon lequel les notions d’égalité humaine ont été les conditions préalables à l’apparition du racisme. Je pense qu’aujourd’hui, on est dans un pays libre où les gens font ce qu’ils veulent […]. GLAZIER Stephen D. Cette stratification se caractérise par l’hypostase des relations sociales en relations « raciales » (Giraud, 1979) et repose sur un système idéologique global qui tire son origine des débuts de la colonisation. Historiquement, malgré leur position intermédiaire entre la classe dominante exclusivement blanche et les masses populaires « noires », les Mulâtres n’ont guère joué le rôle de médiateur, de lien entre ces groupes extrêmes [8]. À l’époque, il y avait deux propriétés, peut-être même une seule, et quand les gens ont morcelé, ils ont morcelé à l’intérieur de leur famille […]. nous avons beaucoup discuté et nous pensons que se serait une expérience formidable et très enrichissante à vivre avec nos … En partant des travaux d’anthropologues et de sociologues effectués entre les années 1950 et 1970, principalement par Michel Leiris, Edith Kováts Beaudoux, Jean Benoist, Michel Giraud et Jean-Luc Bonniol, je propose d’analyser, en m’appuyant sur une partie des données d’enquête recueillies pour ma thèse [1], comment ces relations ont évolué. Il ne fait pas de bruit, il fait son petit chemin, il a beaucoup été rejeté, nous avons été très maltraités. Cependant, mes informateurs blancs créoles se désignent eux-mêmes comme « Békés ». (op.cit : 62). Maintenant, c’est pour moi un grave problème identitaire. Pourquoi ? D’où à la fois une grande complexité dans la compréhension de points de vue très dispersés d’acteurs dont les propriétés objectives les désignent pourtant de l’extérieur comme appartenant à un même « groupe social » et, aussi, un certain désemparement du chercheur qui à la fois saisit ce régime de castes et en même temps repère une grande fluidité des représentations des acteurs. Les enfants parlaient créole aux parents, et avec un respect profond. […] il y a la culture familiale aussi, qui est un élément culturel fort dans un individu, je veux dire on se marie dans sa rue […]. Les premiers migrants chinois sont arrivés à la même époque que les Indiens, mais en nombre beaucoup moins élevé, estimé à environ 1 000 personnes.

Tahiti, Mururoa et compagnie, c’est pas en territoire belge ou luxembourgeois mais en Polynésie où les « naturels » se sont toujours auto-désignés sous le terme de Maori, et forment une communauté culturelle et linguistique qui s’étend jusqu’à l’ile de Pâques-Rapa Nui - en passant par la Nouvelle-Zélande, of course.
[…] Ce sont des notions très très profondes. As for the other components of the population (a majority of descendants of the former slaves), they have very contrasting and mostly ambivalent attitudes. Et à l’époque, j’étais quasiment le seul petit blanc dans ma classe. Je préfère dire que ce sont des capitalistes apatrides. Étant donné qu’il s’agit d’un groupe numériquement restreint à caractère largement endogame, l’appartenance familiale joue un rôle central. Toutefois, malgré cette mobilité sociale qui a fait évoluer les « Noirs » d’un groupe socialement défavorisé à un ensemble dans lequel on trouve aujourd’hui aussi bien les couches inférieures de la population que les classes moyennes, leur accès au capital, aux moyens économiques reste limité. [27] Propos recueillis par Tony Delsham, parus dans Antilla, n° 967, p. 4. Il donne l’image de l’étranger qui s’enrichit, même si ce n’est pas toujours le cas » (, « des liens ne se tissent pas entre Békés et « Syriens », même s’ils partagent le même phénotype blanc et malgré une fréquentation commune d’écoles privés » (. Dès leur arrivée, les Indiens se sont pleinement appropriés le créole qu’ils ont enrichi par leurs propres apports linguistiques. […] La dame qui habite là [sa voisine], son mari est décédé déjà, elle vient souvent ici. Aujourd’hui de par le monde, plusieurs millions d’hommes, de femmes et d’enfants sont encore maintenus en esclavage, bien que celui-ci ait été officiellement aboli dans tous les pays. Partir vivre en Martinique, c’est le choix de Lucie, 23 ans et diplômée d’un Master en Marketing. Le conflit se situe à ce niveau, car ce fait est mis en question par les militants écolo-nationalistes, tel l’ASSAUPAMAR (Association pour la Sauvegarde du Patrimoine Martiniquais). Donc, j’ai reçu une éducation indienne, avec la culture, le culte, dans ce contact avec la nature […]. Les catégories « raciales » ont été complètement intériorisées par les Martiniquais, et de ce fait sont devenues des concepts émiques. Sa thèse soutenue en 2010 portait sur "Conscience nationale et identité en Martinique". Donc, je suis un feuillage universel, je m’étends sur le monde entier, mais mes racines sont profondément ancrées en terre indienne. On peut souligner la forte prédominance masculine de cette population, qui provoqua bien évidemment dès le départ le contact et le métissage avec la population martiniquaise. La « capacité » de nuisance ou d’oppression n’y est en rien intrinsèque.

Moi, je pense que les sociétés ont évolué. Et quelquefois, ce sont des amitiés qui durent, « On dit plaisamment dans les milieux de couleur que les discriminations tendent à s’effacer à mesure que le bateau parti des îles se rapproche de France alors que dans le cas inverse le rigorisme augmenterait à mesure que le retour aux Antilles se fait proche » (. A mon sens, ces dernières évoluent beaucoup plus lentement. Par conséquent, le principal clivage « racial » est celui qui sépare les Blancs des Non-Blancs. Ils étaient étonnés, les Nègres et les Blancs, quand ils ont vu ces gens arriver avec de l’or partout ! Dans cette perspective, le simple fait qu’Anne-Marie soit venue à notre première rencontre vêtue d’un sari a selon moi tout son sens. CARDIN Jean Luc, 1990, Martinique « Chine-Chine ». Le Mulâtre c’est vraiment… c’est une connotation […] sociale, et surtout, éco… enfin physique, économique, donc sociale en somme. Je vais reprendre un thème que j’ai entendu un jour à la radio, en parlant des mélanges. S’ils représentent à peine 1% de la population [11], ils ont toujours maintenu leur position en tant qu’élite économique et sociale, possédant aujourd’hui 52% des terres agricoles, 40% de la grande distribution, 50% du commerce d’importation alimentaire, 90% de l’industrie agro-alimentaire (Bolzinger, 2009). Ils se sont versés dans le commerce, dans la banane, dans la canne… et lorsque ça ne va pas, ils se reconvertissent très aisément ailleurs, en tout. [24] Elle constata dans les années 1960 que le statut de la femme blanche créole avait considérablement évolué depuis dix à vingt ans : « Auparavant, elle faisait quelques études à la Martinique et demeurait dans le groupe familial en attendant le mariage, qui avait lieu avant qu’elle ne fût majeure. Fondé en 1960, ce groupe s’est rapidement développé dans de activités industrielles (agroalimentaire, matériaux de construction) et d’importation de produits de marque. Donc, tout le temps ici, il y a toujours des petits conflits, beaucoup de grèves, etc., pour que les gens aient plus de liberté. […] Les colons sont arrivés avant les esclaves, quoi qu’on en dise. Dans la mesure où les vrais maîtres n’ont pas changé ? C’est les deux, parce qu’un Noir, on peut l’appeler Mulâtre, parce qu’il possède. Mais je n’ai pas envie d’accélérer le mouvement, pas envie de le provoquer, ni de l’accélérer. Tous les grands leaders au pouvoir, tous les gens médiatiques, des hommes politiques en passant par les mannequins […], ce sont tous des gens qui sont un peu sous les mêmes colorations, les mêmes pigmentations de peau. » (. Nous faisons beaucoup de voyages en Inde. Le gars vient simplement demander s'il y a beaucoup de racisme anti-metro en Martinique qu'est-ce qu'il a à voir avec cette histoire en Guyane ? Mélanges offerts à Jean Benoist, Petit-Bourg (Guadeloupe) : Ibis Rouge, p. 277-289. [42] Bertrand Touin dans Antilla, n° 979, 15 mars 2002, p. 16. On y voit en effet la permanence d’un système de valeurs ethnocentriques qui a pour fonction de maintenir cette minorité dans sa position dominante. S i pour beaucoup dEuropéens la Martinique se veut être la terre promise, cest avant tout pour son climat de type maritime. […] J’ai eu la chance d’être en classe… toutes les études que j’ai faites ici, je les ai faites au lycée Schoelcher […]. L’utilisation de ce pesticide a pollué l’ensemble de l’écosystème antillais et se retrouve à des concentrations supérieures à 100 fois la norme, notamment dans les eaux et les sols [50]. [32] La famille Lancry fait partie des « grands Mulâtres » : de la bourgeoisie de couleur qui tient une place importante dans l’économie martiniquaise, en particulier dans le secteur du commerce et de la grande distribution (hypermarchés). Du côté des informateurs de couleur, on ne croit pas vraiment que la mentalité des Békés a évolué, en particulier en ce qui concerne la question des unions mixtes : Nombreux sont les informateurs « noirs » qui adressent des reproches aux Békés – des reproches récurrents dont la liste est longue. confronté au racisme anti-blanc et à la delinquance il n'a pas pu occuper sa maison de fonction, il s'est réfugié dans un appartement plus sécure au 6ième étage d'un immeuble. Par ailleurs, si depuis 1998, à l’occasion du 150e anniversaire de l’abolition de l’esclavage, certaines personnalités békées ont tenté un rapprochement avec la population de couleur, en se ralliant aux commémorations, dans les faits, la communauté békée dans sa majorité, vit toujours largement refermée sur elle-même – au moins dans le domaine privé et familial – étant réfractaire aux unions mixtes et au métissage. […] Les gens, les Békés ici, ils veulent tout prendre : les plages, les terrains, tout tout tout. Si tu viens l'esprit "vierge" de racisme et de préjugés, alors soit la bienvenue. Cette sombre histoire a porté atteinte à la dignité de ces hommes et de ces femmes, et il en est résulté de grandes souffrances qui marquent encore profondément les Martiniquais de toutes origines. Cette prise de position fut pour le moins inédite et surprenante, d’autant plus que les Békés se tiennent en général à distance des déclarations politiques publiques. BENOIST Jean, 1994a, « Présences indiennes dans le monde », in L’ÉTANG Gerry (dir. Peut-être que je me trompe… peut-être que je voudrais être comme ça et je ne serai pas comme ça. Du côté des autres composantes de la population martiniquaise – une population très métissée – les attitudes et les représentations sont très contrastées et souvent ambivalentes. Et puis il y a ceux qui sont totalement anonymes. […] J’ai eu à discuter avec des Noirs, des Martiniquais, qui ne se réclament pas de l’Afrique. […] « Doudou » est un mot indien : ça vient du mot « madou » qui veut dire « miel » en langue indienne. J’ai des amis de toutes les couleurs, si j’ose dire, s’il faut le dire […], mais par exemple quand je regarde mes goûts ne serait-ce que par rapport aux filles, je m’intéresse plus facilement aux filles de couleur. Ils gagnaient ainsi la confiance du Béké, et beaucoup d’Indiens devinrent des géreurs d’habitation. En effet, si elle devenait fréquente, la mésalliance risquerait de porter atteinte à la position dominante des Békés, voire de détruire progressivement tout le système reposant sur la stratification « socio-raciale ». S’il est en présence de Lancry [, On est dans une espèce de réserve à forte population békée […]. […] Si on n’a pas de racines, on n’est rien. Grâce à l’instruction dispensée par l’école républicaine, il existe dans ce groupe une grande mobilité sociale. Le créole, chez nous, c’est pas interdit. : 277). Rapport parlementaire du 30 juin 2005 sur les effets du chlordécone. Ils devenait le paria, l’« assimilé », le « nègre-à-blancs » ou encore un « bount,

Par définition, le racisme est la capacité de faire du tord à quelqu’un en traduisant des préjugés négatifs en coutume, politique ou législation.

La commémoration, en 1998, du 150ème anniversaire de l’abolition de l’esclavage, a pu remuer certains esprits en invoquant la définition d’une mémoire commune des Martiniquais toutes origines confondues, et amorcer peut-être un certain rapprochement entre les différents groupes, en particulier entre le groupe des Békés et « les autres Martiniquais ». www.gbh.fr . Certains informateurs montrent une attitude franchement positive envers les Békés, comme par exemple André : Les Békés, nous avons vécu avec. Pour décrire cette hiérarchie, je m’appuie sur les enquêtes menées par Edith Kováts Beaudoux, tout en tenant compte du fait que ces enquêtes datent d’une quarantaine d’années. Le groupe est implanté en Martinique, Guadeloupe, Guyane, Réunion, Trinidad & Tobago, Chine, Algérie, Maroc, République Dominicaine, Nouvelle-Calédonie et dans l’Hexagone. Le mur les sépare, mais en même temps, il leur permet d’établir une communication. [21] Autrefois, lorsque les femmes accouchaient, on enterrait le cordon ombilical sur le terrain de la famille. Ils ont aidé : c’est eux qui avaient le plus d’argent, c’est eux qui nous ont aidés. Ils sont nombreux à ne pas avoir compris ça, et c’est dommage ! J’étais habitué et je trouvais ça normal, mes parents ne me disant rien à ce sujet. On peut constater des attitudes similaires chez les Mulâtres, la bourgeoisie de couleur. Je suis un Malien qui vie en Italie et j’aimerais partir vivre en Guadeloupe,Martinique ou Antilles mais en réalité je ne connais ni l’un ni l’autre si je peux avoir des conseils de votre part ça me verrai beaucoup plaisir. Parmi mes informateurs notamment, la plupart de ceux qui appartiennent à ce groupe « socio-racial » – encore que la catégorisation des individus s’avère délicate – et qui font partie des classes moyennes, proviennent d’un milieu modeste voire pauvre. DEGOUL Franck, 2000, Le commerce diabolique, Matoury : Ibis Rouge. En témoignent également des attitudes de rejet ou de préférence selon la couleur de peau de l’individu. Par exemple, selon le Petit Larousse, « coolie » est un mot anglais emprunté à l’hindi qui signifie « travailleur manuel », « porteur ». 18 septembre 2017. me. Le patronyme de ces derniers est aujourd’hui une référence incontournable dans l’île : ils sont leaders dans la distribution des pièces pour automobiles. […] Moi, j’ai été élevée dans un milieu purement indien. [33] Quand Edith Kováts Beaudoux a mené son enquête sur la communauté békée au milieu des années 1960, le quartier béké du Cap Est n’existait pas encore. , Moi, je dis que je suis Indienne, ma patrie, mes racines ne sont pas nègres. Je pense qu’on souffre sûrement beaucoup (rire), mine de rien, d’un tas de choses qu’on ne dit pas : des petits malaises comme ça, des petites choses sur lesquelles on s’assied tous les jours. ), Présences de l’Inde dans le monde, Paris : L’Harmattan, p. 217-224. Au MODEMAS, la question de la réconciliation n’est pas à l’ordre du jour. Mon père et ma mère sont Indiens de pure souche. De nos jours, elle n’a plus aucune valeur juridique. Je vis en République Dominicaine, mais puisque ta question est sur la Martinique, je vais te parler de vivre là-bas, puisqu'avec mon épouse et notre fils nous y avons vécu plusieurs années.Tu sais passer des vacances à un endroit et y vivre c'est différent. En fait, ce n’est pas que ça, il y a d’autres facteurs à côté […] : il reste encore le problème du niveau social, le problème de formation, de culture, de religion… il y a encore beaucoup de choses. […] Mon cordon ombilical est enterré en terre martiniquaise [. […] on a conscience, je pense, en général d’être une espèce en voie de disparition, […] mais on tient à être ce qu’on est, c’est-à-dire une population qui vit selon les codes de la bourgeoisie de province, pas du tout différent de ce que tu trouveras dans l’ouest de la France ou, je suppose, à la Réunion […]. C’est une occasion, de partage, de reconnaissance, de connaissance de cet héritage dans la mesure où les immigrants qui sont ici depuis 150 ans ont contribué à enrichir le patrimoine martiniquais » [. Si je n’ai pas pu vérifier le bien-fondé de ces soupçons ou de ces affirmations, ils semblent pourtant se fonder sur des pratiques politiques tout à fait courantes, du moins à l’époque des enquêtes menées par Edith Kováts Beaudoux où les Békés pouvaient « favoriser tel ou tel candidat en finançant sa campagne électorale, ce dont on [trouvait] des exemples jusqu’au niveau parlementaire. Mais en règle général, un Mulâtre, c’est déjà celui dont la famille est installée ici depuis plusieurs générations… enfin… oui, on fait la différence entre un Mulâtre et un Métis. » […] Et puis, ma mère, elle l’avait entendue, elle mettait les mains sur les hanches comme ça, et en français : « Ici, on parle créole ! Ce n’est qu’avec le recul que j’ai pu comprendre un certain nombre de choses parce que bon, mes parents [sa mère et son beau-père] travaillaient en quelque sorte chez des Békés. Il faut savoir que toute la carte d’identité martiniquaise, c’est indien. J' ai cependant une question (à laquelle vous aurez un peu de mal à répondre je pense mais bon on ne sait jamais) je n' ai que 20 ans et avant de partir vivre en Martinique ou aux alentour je voulais quand même finir de compléter un peu mon CV et mon expérience de vie personnelle, mais je m' y prend tôt dans les renseignement parceque je sais que je vais devoir faire des …

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