Ce dernier gère depuis le centre fortifié de l'exploitation (dunnu) près de 900 dépendants répartis dans plusieurs villages ou hameaux. À la période néo-assyrienne, le roi peut être considéré comme un monarque absolu, bien éloigné des souverains paléo-assyriens qui devaient composer avec l'oligarchie d'Assur[104]. Cavaliers assyriens. Les descriptions et objets qu'ils rapportèrent de leurs pérégrinations ouvrirent la voie aux premières fouilles en Assyrie[2]. Mais la plus impressionnante série de peintures assyriennes a été retrouvée dans le palais provincial de Til-Barsip dans les années 1930[306]. Essentiellement situé dans la plaine mésopotamienne, l’Assyrie se trouvait à la limite des secteurs de l’agriculture sèche et de l’agriculture irriguée, à la différence de la Babylonie qui dépendait toute entière de ses canaux pour assurer sa subsistance. Le premier palais dégagé est celui du site de Khorsabad, l'ancienne Dur-Sharrukin, capitale de Sargon II, mis au jour par le consul de France à Mossoul, Paul-Émile Botta, à partir de 1843. Arik-den-ili y ajoute le titre de « roi puissant » (šarru dannu), et Tukulti-Ninurta Ier celui de « roi des quatre régions du monde » (šar kibrat erbetti), et sous leurs successeurs apparaît l'expression « roi de l'univers » (šar kiššati), les deux dernières montrant une ambition à la domination universelle, à la prééminence sur tous les autres souverains[93]. Cela sert en partie à commémorer la gloire du roi, à en préserver le souvenir, mais aussi à susciter la crainte des ambassadeurs étrangers venant visiter le palais. J.-C.[309], ainsi que dans le « bâtiment aux ivoires » du palais provincial de Arslan Tash, l'antique Hadatu[310]. Les problèmes s'accentuent sous les Sargonides, puisque les trois derniers héritiers désignés devenus rois font tous face à des guerres fratricides, et que ce sont les troubles successoraux entre deux fils d'Assurbanipal qui mènent en partie à la chute de l'Assyrie. J.-C. la tendance semble s'inverser puisque des projets de travaux importants sont entrepris à Assur. Ce commerce s'épanouit tout le long du XIXe siècle av. Les règles des édits du harem doivent être appliquées par le maire ou majordome du palais. La puissance terrienne des nobles assyriens fait face au pouvoir croissant des souverains, surtout sous les Sargonides qui peuvent confisquer ou concéder de vastes propriétés selon l'évolution de leur faveur. Dans le Recensement de Harran, d'époque néo-assyrienne (voir plus bas), les familles de dépendants ruraux qui sont décomptées sont de structure nucléaire, monogame et patriarcale[187]. Celle-ci n'a pas le temps de s'installer à ce rang car le souverain suivant, Sennachérib, transfère la capitale dans la vieille ville de Ninive, qui est totalement refondée, et dont la taille passe de 150 à 750 hectares. Des cottes de mailles apparaissent toutefois sur les bas-reliefs. Ce vent qui a soufflé contre toi, ne lui ai-je point brisé les ailes ? La plus grande partie de la Mésopotamie correspond à l'Irak actuel. Les premiers Araméens apparaissent dans la Djézireh et en Assyrie vers la fin du IIe millénaire, et constituent une part notable de la population de ces régions au début du Ier millénaire. Par ailleurs, un autre aspect du milieu de la cour est d'être cosmopolite, puisqu'il intègre dès l'époque médio-assyrienne des anciens dignitaires mittaniens ou kassites. L'histoire d'Assur à cette époque doit être reconstruite à partir de listes royales parfois contradictoires, de quelques inscriptions royales fragmentaires, des sources provenant d'autres royaumes, et de chroniques historiques postérieures relatant les relations entre Babylone et l'Assyrie. Dur-Sharrukin (Dūr-Šarrukīn ou Dūr-Šarrukēn, la « Forteresse de Sargon » en assyrien), située près de l'actuel village de Khorsabad dans le Nord de l'Irak, à environ 15 km de Mossoul, est une des capitales de l'ancienne Assyrie.Inaugurée en 707 av. Si l'on suit les propositions de A. Tenu, P. Villard, « Néo-assyriens (rois) », dans. et des logogrammes, signes signifiant une chose, que l'on qualifie généralement d'idéogrammes, signes signifiant une idée, même s'ils sont plus que cela car on y trouve également des pictogrammes représentant des choses concrètes. C'est dans ce contexte que le roi d'Assur, Assur-uballit Ier (1353-1318), envoie une lettre à Amenhotep IV/Akhénaton roi d'Égypte, retrouvée à Tell el-Amarna, dans laquelle il se proclame « grand roi » (šarru rabû), titre qui fait de lui l'égal des rois du Mittani, des Hittites, des Babyloniens et de son interlocuteur. L'ivoire était celui de dents d'hippopotame ou de défenses d'éléphant. Le grand général (turtanu) dispose souvent d'un rôle considérable. Un homme peut prendre deux épouses voire plus, même s'il doit y avoir une hiérarchie entre la première et la seconde. Dans le cas de crimes commis par ou envers un membre de la famille, c'est le chef de maison qui a souvent la possibilité d'exécuter le châtiment : si une femme vole un bien, le chef de maison lésé peut lui couper son nez, à moins que son propre mari ne lui coupe l'oreille[182]. La zone de transition entre les deux espaces est en fait fluctuante selon les années, ce qui fait que l'agriculture est soumise à de nombreux aléas dans une bonne partie de la frange méridionale de la Haute Mésopotamie, notamment la région appelée basse Djézireh, entre Tigre et Euphrate, où les pluies ne surviennent qu'en hiver, la sécheresse empêchant la culture non irriguée le reste de l'année et réduisant la plaine à l'état de steppe. On peut y ranger les objets à but protecteur que sont la statuette du démon protecteur Pazuzu[304], et la plaque de conjuration contre les méfaits de la démone Lamashtu[305] qui datent de la période néo-assyrienne, ou diverses amulettes ayant une fonction similaire. La succession dynastique est le facteur majeur d'instabilité à la tête du royaume assyrien. Il impose aussi son protectorat à Babylone. Pendant longtemps pourtant, des troubles graves sont causés par la noblesse et les villes de l'Assyrie, notamment au IXe et au VIIIe siècles, mais elles sont cependant mises au pas après le règne de Teglath-Phalasar III[100]. Babylone est détruite par Sennacherib en 689, puis restaurée par Assarhaddon, qui tente de rétablir la paix en mettant son fils Shamash-shum-ukin sur le trône de la ville, sous la tutelle de son cadet Assurbanipal, roi d'Assyrie. Taureaux androcéphales ailés provenant d'une porte du palais de Kalkhu, Metropolitan Museum of Art. Bibliquement parlant, l'Anti-Messie doit venir d'une région qui … Sceau-cylindre en calcaire représentant une scène de culte du dieu-soleil Shamash, situé dans un temple stylisé. Les résultats de cette évolution sont l'adoption progressive de l'araméen comme lingua franca de l'empire, et l'emploi croissant de son écriture alphabétique dans l'administration aux côtés du traditionnel cunéiforme assyrien, ce qu'illustrent plusieurs représentations de deux scribes écrivant l'un en cunéiforme sur une tablette et l'autre en araméen sur un parchemin. Les plus anciens bas-reliefs assyriens connus sont ceux du palais nord-ouest d'Assurnasirpal II à Kalkhu (Nimrud) au milieu du IXe siècle. Je reçus le tribut des princes du pays de Qipanu, dans la cité de Husirina. Il s'agit donc de réalisations faites par des artistes venant de ces pays, qui ont peut-être travaillé dans les ateliers royaux d'Assyrie, ou bien d'importations et de butin, ce qui semble probable pour les objets de Nimrud retrouvés surtout dans des salles de stockage de l'arsenal. J.-C., elle abritait le cœur de de l’empire assyrien et ses villes principales : Assur, Kalhu (actuelle Nimrud), Dûr-Sharrukîn (aujourd'hui Khorsabad) et Ninive, cette dernière se trouvant en face de la ville actuelle de Mossoul. Après un Xe siècle plus que morose, l'Assyrie reprend de sa superbe vers 911, quand monte sur le trône Adad-nerari II (911-891), qui parvient à repousser les Araméens[58]. Le transfert pouvait se faire sur un individu jugé sans importance (prisonnier, condamné, simple d’esprit), ou bien un rebelle, une population insoumise qu'il s'agissait ensuite de châtier, voire dans quelques cas un dignitaire qui se dévoue pour le roi. Un changement se produit au début de l'Âge du Fer, dans les premiers siècles du Ier millénaire, surtout aux VIIIe et VIIe siècles. Les grandes villes assyriennes sont le cadre d'activités spécifiques. La décoration des palais royaux consistait en de longs bas-reliefs sculptés sur des orthostates. Le roi accordait ce privilège en remerciement du soutien que lui avaient apporté ces cités lors de révoltes, ou pour éviter qu'elles ne se révoltent. Le pays L'Assyrie était située dans le nord de la Mésopotamie ( l'Irak actuel ), sur les rives du Tigre. De nombreux sceaux-cylindres représentent des scènes de chasse, dirigées notamment par un archer triomphant d'une proie sauvage. Les sources des capitales néo-assyriennes mettent également en lumière les rapports complexes entre les hauts dignitaires et les rois Sargonides. Il s'agit donc une nouvelle fois de thèmes similaires à ceux que l'on trouve sur les murs des palais royaux. Les souverains font également réaliser des canaux d'irrigation pour tenter de cultiver de nouvelles terres ou d'en rendre plus productives autour des grandes capitales qu'ils construisent en Assyrie même, dans le but d'assurer leur approvisionnement. La majorité de la population vit de l'agriculture, dans un espace de transition entre la zone où les précipitations sont suffisantes pour faire pousser des céréales et là où elles ne le sont pas. L'armée assyrienne devient une puissance sur laquelle il faut compter à partir du règne d'Assur-uballit Ier. L'État de la période paléo-assyrienne a une organisation particulière. Elle apparaît dans les sources de l'Empire d'Akkad et de la Troisième dynastie d'Ur, qui la dominent temporairement. Les rares activités diplomatiques des rois assyriens qui nous sont connues sembleraient en tout cas traduire une lente montée en puissance de ce royaume. Il n'a pas pu être fouillé, car il n'en reste plus que la terrasse servant pour ses fondations[129]. Les nobles ont dès cette époque de vastes domaines, constitués à la suite de leur implication dans l'administration du royaume lors de son expansion, qui amène à leur enrichissement et à des dons de terre par le pouvoir. Il doit protéger ses sujets, s'assurer que la concorde règne entre eux, et contribuer à leur bien-être matériel. Le royaume assyrien se replie autour d'Assur et de Ninive, mais parvient à se maintenir, à l'inverse de la plupart de ses anciens rivaux : les Hittites ont disparu complètement dans les premières décennies du XIIe siècle, tandis que Babylone est incapable de stabiliser sa situation politique, et finit par sombrer dans l’anarchie[57]. De même, le commerce à longue distance sert essentiellement à amener vers les villes des produits de luxe destinés aux élites (voir plus bas). Combat mythologique : le dieu Assur attaquant un monstre. La première est Ishtar de Ninive (Shaushga quand les Hourrites peuplent en majorité cette ville), dont le culte est attesté par des textes depuis la fin du IIIe millénaire et qui a un rayonnement international dans la seconde moitié du IIe millénaire puisqu'elle est vénérée jusque chez les Hittites[266]. Deux catégories de dépendants agricoles sont connues dans les sources de cette période[208] : des non-libres, les šiluḫli, dépendants ruraux attachés à la terre qu'ils cultivent, et des ālaiū (littéralement « villageois »), personnes libres travaillant pour un grand propriétaire qui a probablement racheté leur terre, mais qui ont la possibilité de racheter leur liberté. Plaque en bronze de protection contre la démone Lamashtu, musée du Louvre. Les Assyriens pratiquaient également la déportation à la suite des opérations militaires (voir plus bas). Sur ces sites, ce sont les bâtiments administratifs (palais royaux ou provinciaux) et les temples qui sont fouillés en priorité, et peu de résidences ont été mises au jour en Assyrie. La crise dans laquelle s'enfonce le royaume assyrien à la fin du IIe millénaire modifie les structures de l'habitat de la Haute Mésopotamie, et de nombreuses anciennes villes connaissent un déclin prononcé voire des abandons. Mais la trouvaille la plus remarquable a été réalisée par des archéologues iraqiens sur le site de Kalkhu (Nimrud) en 1988-1989 : il s'agit de la mise au jour d'un groupe de sépultures de reines secondaires de la seconde moitié du VIIIe siècle qui avaient échappé au pillage[317]. Les sols, bruns ou rouges, sont potentiellement bien fertiles, mais il faut pour cela que l'eau soit disponible, et c'est cette question qui est cruciale pour comprendre les enjeux de l'agriculture dans la région[195]. Le tribut est évalué en fonction des spécialités et des potentialités de la région qui doit le verser, ce qui explique pourquoi il recoupe les circuits commerciaux. Le roi ne pouvant être présent à toutes les cérémonies qu'il devait normalement diriger, il pouvait se faire représenter par son manteau (kuzippu) ou par un prêtre délégué. Cependant, une crise politique grave, probablement renforcée par des faiblesses structurelles, conduit à la fin de cet empire à la fin du VIIe siècle. La cité d'Assur est le siège d'une communauté de marchands particulièrement active à la période paléo-assyrienne, connue essentiellement grâce aux plus de 20 000 tablettes exhumées dans les résidences de leur établissement commercial (karūm) situé dans la ville de Kanesh (l'actuel site de Kültepe), en Cappadoce[30]. Je les ferai venir au pays de Galaad et au Liban, et l'espace ne leur suffira pas. Ce conflit a profité en Babylonie à Nabopolassar, gouverneur du Pays de la Mer, qui réussit à monter sur le trône de Babylone. Les fouilles se sont essentiellement concentrées sur les quartiers centraux des grandes capitales, et quasiment pas sur les espaces résidentiels. ), C'est l'avis de M. Liverani, cf. J.-C.. L’Assyrie se situait au nord-est de l’Irak actuel, à cheval sur le Tigre. Le souverain qui dirige la cité est appelé « vicaire du dieu Assur » (išši'ak aššur), car il est considéré comme son représentant sur terre, ne devant son pouvoir qu'à la volonté divine. Cela reflète une caractéristique de cette période, à savoir le fait qu'on désigne les peuples du royaume par des termes sans connotation juridique précise : on parle de « gens » (nišê), d'« individus » (napšāti), ou encore de « troupes » (ṣābê). Ces tâches incombaient à un personnage important, le līmum, désigné par tirage au sort pour la durée d'un an, qui dirigeait son propre bureau administratif, le bēt līmim (« Maison du līmum »), aidé d'inspecteurs (bērū)[28]. D'autres divinités ont une certaine importance en Assyrie, celles du panthéon mésopotamien. Quand cette région est reconquise par les rois néo-assyriens à partir du IXe siècle, des opérations similaires s'y produisent, avec la déportation et l'établissement de colons agricoles[197]. Quand il meurt en 727, la puissance assyrienne n'a plus de rivale. Les bas-reliefs des palais-assyriens étaient peints, mais ils ont perdu toutes leurs couleurs au fil des siècles. De nombreux particuliers en disposaient, jusqu'au dieu Assur lui-même dont le sceau était apposé sur les tablettes de traité de paix, rappelant ainsi son statut de véritable roi de l'Assyrie. Les chantiers des capitales successives et des campagnes les environnant illustrent cet accaparement des richesses matérielles et humaines des pays vaincus, devant manifester en un lieu la capacité des rois assyriens à dominer et à organiser le monde qu'ils ont soumis, en y réunissant des populations venues de tous horizons, y construisant des édifices sur le modèle de ceux des pays vaincus (les bīt hilāni d'origine syrienne) et des jardins contenant toutes les espèces des pays conquis. Afin de connaître les volontés divines, il est donc entouré de devins, qui procèdent à des rituels divinatoires, ou bien observent les présages, notamment astrologiques, et il se tient au courant des vaticinations des prophètes de certaines divinités comme Ishtar d'Arbèles. Le luxe des vêtements était rehaussé par des bijoux et autres parures tout aussi fastueux, en or, argent, pierres et tissus précieux colorés ou même en verre. Sa grande capitale, Ninive, rebâtie par Sennacherib, en est le cœur, et est l'une des plus grandes villes du monde à cette période. L'écriture pratiquée en Assyrie à partir du début du IIe millénaire est l'écriture cunéiforme, comme dans le reste de la Mésopotamie et de la Syrie du Nord à cette période. On y a retrouvé une quantité remarquable d'objets en or (plus de 50 kg au total) et en pierres précieuses (lapis-lazuli, cornaline, agate, améthyste), notamment des colliers, des boucles d'oreille, ainsi qu'une couronne en or. Les capitales assyriennes sont toutes dotées de lieux de culte importants, même s'il ne s'agit pas de « villes saintes » comme Assur et Ninive, et leurs édifices religieux font l'objet de grandes attentions de la part des rois, qui les pourvoient en offrandes comme ils le font pour les centres religieux majeurs traditionnels[270]. Certaines reines ont réussi à exercer un rôle très important à la cour d'Assyrie, en particulier en tant que reines-mères. C'est le cas de grandes villes d'Assyrie, comme Assur, de certaines en Babylonie comme Nippur ou Babylone. Voir plus » Assyrie. La phase de reconquête assyrienne qui débute en 911 amène l'établissement de nouveaux centres administratifs, dans plusieurs cas sur d'anciens sites comme Zamahe (le nouveau nom de Tell Rimah) ou Dur-Katlimmu. Le complexe palatial peut aussi comprendre des édifices religieux, des bibliothèques ainsi que des jardins[134]. Les Assyriens ont à plusieurs reprises cherché à réorganiser les régions qu'ils dominaient, dans ce qui s'apparente à des projets coloniaux ; ainsi, certaines régions périphériques sont mises en valeur, comme le sud-est anatolien autour de l'actuelle ville de Diyarbakır où sont établies des garnisons et des colons agricoles déportés[163]. On estime que le personnel des palais de Ninive sous Assurbanipal s'élevait à 13 000 personnes, réparties entre des domestiques, des courtisans, des scribes de l'administration, des prêtres, ou encore des gardes[242]. Aux VIIIe et VIIe siècles av. Au VIIe siècle, on peut considérer que l'araméen est en position dominante : on qualifie cette évolution d'« aramaïsation » de l'Empire[260]. Ninive et Kalkhu suivent également cette organisation. Bien que réservée à une frange réduite de la population, la pratique de cette écriture et sa compréhension ne sont pas limitées à une seule élite, et plus de personnes qu'on ne le croit couramment peuvent s'en servir[254]. Après la chute de l'empire assyrien, l'Assyrie est devenue un pays où la population parle en majorité ou en totalité l'araméen, ce qui est à l'origine du fait que les aramophones de Haute Mésopotamie sont nommés dès l'Antiquité « Assyriens » (parfois) ou « Syriens » (bien plus souvent ; aujourd'hui Syriaques), car même le second terme est manifestement lui aussi dérivé du mot akkadien aššurāiu servant à désigner les habitants de l'Assyrie[261]. Il réunissait à cette fin un capital auprès de nombreux investisseurs (souvent engagés pour des petites sommes) qui en retour pouvaient acheter le vin[250]. Mais l'histoire et l'organisation du Mittani restant mal connues, on ne peut pas très bien connaître la place d'Assur par rapport à cet ensemble politique, quoi qu'il en soit la documentation assyrienne de l'époque ne porte pas de trace de cette domination, peut-être parce qu'elle se ressent peu dans les affaires locales. Le plus grand dignitaire est le « vizir » (šukkallu), sorte de Premier ministre, qui a des attributions militaires, civiles ou judiciaires[112]. Cette tentative ne dépasse pas la durée de son règne, mais crée un précédent qui inspire peut-être les créations urbaines de la période néo-assyrienne. Ces tribus sont de plus en plus pressantes, et il est manifeste que les troupes assyriennes n'arrivent pas à les contrôler. Plus tard, des béliers plus légers sont mis au point. Plus à l'ouest, un autre royaume émerge en basse Djézireh, à Hatra à partir de 100 ap. J.-C., a rénové les murailles d'Assur, et passé un accord politique avec Burna-Buriash Ier, roi de la dynastie kassite de Babylone, fixant la frontière entre les deux royaumes vers le cours moyen du Tigre, ce qui indiquerait que la puissance assyrienne a pris de l'envergure[43]. Situé à la jonction entre le monde des humains et celui des dieux, le roi mène une vie très ritualisée marquée par la nature particulière que lui confère sa fonction[99]. Les textes techniques à l'usage de spécialistes étaient divisés en deux grandes catégories : les listes lexicales, œuvres lexicographiques pouvant prendre l'aspect de dictionnaires bilingues ou trilingues et les recueils constitués de paragraphes qui servent aussi bien pour la médecine et l'exorcisme, la divination ou encore le droit[287]. Ces cylindres étaient taillés dans différents types de pierre, et le décor et les inscriptions qui étaient gravés dessus pouvaient se dérouler à l'infini sur de l'argile. Ils vendent en Anatolie de l'étain provenant du Plateau iranien, dont on ignore comment il était obtenu, qui sert à fabriquer du bronze une fois allié avec le cuivre d'extraction locale. Assurnasirpal II et un génie ailé, palais nord-ouest de Kalkhu, Hood Museum of Art. Elle est marquée par la symbolique de la prééminence du dieu Assur, rappelée par la répétition de la formule « Assur est roi ! Le commerce des marchands assyriens se déroule selon un circuit d'échanges à longue distance impliquant plusieurs régions du Moyen-Orient et tournant autour de la ville d'Assur et de Kanesh, le principal établissement commercial assyrien en Anatolie[32]. Ces marchands, dont le statut exact est débattu, peuvent également mener des activités privées. J.-C.). Tes ennemis ne cesseront de rouler sous tes pieds comme des pommes au printemps. Si l'ilku n'est pas accompli pour le compte du royaume, la terre peut être confisquée par le palais. Les troupes sont complétées par un troisième groupe, celui des troupes auxiliaires recrutées parmi des peuples soumis qui les fournissent en guise de tribut. Ses mythes et légendes forment la mythologie elamite Le pays élamite, attesté par des textes allant de la fin du IVe millénaire av. Des serments collectifs sont notamment organisés à deux reprises pour faire proclamer la légitimité d'Assurbanipal en tant qu'héritier du trône, car c'est dans les querelles successorales que la faiblesse du pouvoir royal assyrien est la plus visible. Une maison d'Assur d'époque néo-assyrienne a livré les archives de Duri-Assur, chef d'une famille de négociants de vin, qui allait s'en procurer à Zamahe (Tell Rimah) dans le Djebel Sinjar, grande région viticole de l'époque. Le Zagros est aussi un terrain de campagnes pour les Assyriens. Il s'agit de gens ayant reçu une formation de base de scribe (ṭupšarru) permettant de maîtriser le cunéiforme et ses différentes langues, complétée ensuite par une étude plus poussée comprenant notamment une spécialisation. Elle est cultivée en jachère biennale. Statuettes protectrices en terre cuite représentant des génies à tête d'oiseau. L'Assyrie redevient alors ce qu'elle a été durant la majorité du Ier millénaire et du précédent : une zone de peuplement rural clairsemé, ce qu'observe encore Xénophon quand il la traverse vers 400[218], et la période néo-assyrienne semble n'avoir été qu'une parenthèse. De la même période, un bas-relief mis au jour dans un puits d'Assur représente le dieu Assur tenant deux branches que broutent des caprins, entre deux divinités aux vases jaillissants[298]. Quelques années plus tard, Salmanazar prend sa revanche en battant le roi de Damas et ses alliés, mais il ne peut pas garder sa mainmise sur la Syrie orientale. Les terres privées, qui pouvaient être possédées par un seul individu ou de manière collective par plusieurs personnes (notamment à la suite d'une indivision), et de taille généralement plus réduite que les terres du palais, étaient en effet soumises à l'ilku, service à accomplir pour le compte de l'administration royale. La Haute Mésopotamie est une région de plateaux incisés par quelques cours d'eau. Plusieurs sites de cette région ont livré des archives pour la période, comme Tell Sheikh Hamad (Dur-Katlimmu) et Tell Chuera (Harbe). les bibliothèques de temples, constituées dans les temples du dieu de la sagesse, les bibliothèques « privées » trouvées dans les résidences de prêtres, que l'on doit peut-être plutôt considérer comme des, Bas-reliefs des palais royaux néo-assyriens, Génies protecteurs des palais néo-assyriens, Sculptures néo-assyriennes datant du règne de Salmanazar III (858-824), Sculptures à but protecteur de la période néo-assyrienne. Plan schématique de la citadelle du tell de Nimroud, avec la localisation des principaux édifices fouillés. Pour P. Garelli, c'est même un « scandale historique »[73] ; pour M. Dandamaev le résultat « d'un concours de circonstances défavorables »[74]. Les principales villes d’Assyrie sont Assur et Ninive. Les Assyriens Il apparaît en tout cas que l'expérience de l'intégration au royaume de Haute Mésopotamie reste forte pour l'histoire de l'Assyrie, et Samsi-Addu est toujours considéré comme un roi assyrien par la tradition historiographique de ce pays, sous le nom assyrien de Shamshi-Adad Ier, et ce en raison de son grand prestige. On comprend donc l'importance pour les rois assyriens d'obtenir des chevaux, dont l'élevage naisseur n'était pas pratiqué en Assyrie même mais dans des régions voisines comme l'Iran occidental ou l'Urartu avec lesquelles il fallait donc maintenir des contacts constants pour obtenir les animaux en tant que tribut. Traditionnellement, l'habitat urbain de la Haute Mésopotamie, Assyrie incluse, est organisé autour d'une ville haute située sur un tell dominant une extension plus récente, la ville basse[229]. L'organisation de l'armée néo-assyrienne est bien mieux connue[135]. Au niveau local, on trouve d'autres agents royaux : les « maires » (ḫāzānu), et les inspecteurs (rab ālāni) chargés de la collecte des taxes. L’Assyrie se situait au nord-est de l’Irak actuel, à cheval sur le Tigre. Je les ramènerai d'Egypte et je les rassemblerai de l'Assyrie. Ils sont chargés d'identifier et d'interpréter pour le souverain les intentions et volontés divines qui président à la destinée du royaume, et à le protéger par des procédés magiques : ils constituent donc une sorte de garde royale agissant contre les forces surnaturelles. On trouve également le vizir (šukkallu), le grand échanson (rab šaqē), le grand intendant (mašennu), le héraut du palais (nāgiru ekalli), le chef des eunuques (rab rēšē) et le majordome du palais (ša pān ekalli), qui gère l'administration du palais royal. J.-C., et le fait que les listes royales indiquent des usurpations, semble plaider en faveur d'un déclin de la cité et d'une importante instabilité politique[42]. Puzur-Assur III, régnant vers le début du XVe siècle av. Lion et C. Michel, « Cunéiforme », dans, Nimrud: Materialities of Assyrian Knowledge Production - The Nimrud Project at Oracc.org, Nimrud: Materialities of Assyrian Knowledge Production, The Nimrud Project at Oracc.org, J. Margueron, « Sanctuaires sémitiques », dans, Knowledge and Power, Higher Education Academy, Pour une discussion sur la nature de la « littérature » mésopotamienne, voir notamment, D. Parayre, « Fastes et splendeurs des cours assyriennes », dans, F. Joannès, « Parfums et maquillage », dans, Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes, Bible Segond, Deuxième livre des Rois 17 : 1 à 6, Harper, Klengel-Brandt et Aruz (dir.) La Ville se réunit en assemblée (puḫrum), apparemment devant le temple du dieu Assur[26]. La fin de son règne reste très mal connue, et peut avoir été difficile. Un cas particulier parmi les sites nous documentant sur les Assyriens est Kültepe, situé en Turquie loin du centre de l'Assyrie, où ont été dégagées après 1924 les résidences de marchands d'Assur installés sur place au début du IIe millénaire av. Les Assyriens y érigèrent plusieurs palais et contribuèrent sans doute au développement de certains sites, comme on le voit à Til Barsip (Tell Ahmar) ou Hadatu (Arslan Tash), et comme on peut le supposer pour le centre religieux et commercial de Harran qui prend une importance croissante durant la dernière phase du royaume[220]. On respecte donc au moins la succession dynastique. Sur l'histoire des redécouvreurs des anciennes capitales de l'Assyrie et le contexte de leurs accomplissements : M. T. Larsen, P. M. M. Akkermans et F. M. Wiggermann, « Sentinelle de l'empire assyrien : La forteresse de Tell Sabi Abyad », dans, C. Michel, « Paléo-assyriens (rois) », dans, P. Villard et L. Battini, « Aššur (ville) », dans, C. Michel et P. Villard, « Éponyme », dans, Des marchands assyriens sont attestés dans des textes contemporains de, N. Ziegler, « Médio-assyriens (rois) », dans.